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Mairie D'ANCENIS-SAINT-GÉRÉON

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Le mot du maire

 
Violence contre les élu·es, une atteinte inacceptable à notre République

Le 11 mai dernier, j’ai appris avec stupéfaction la démission et le déménagement de Yannick Morez, maire de Saint-Brévin-les-Pins en Loire-Atlantique, après 15 années de mandature au conseil municipal et 32 ans passés au sein de cette ville qu’il aimait et à laquelle il a beaucoup donné.

Monsieur Morez avait interpellé les élus du département et l’État il y a déjà quelques mois sur la montée de tensions dans sa commune, et s’était ému de manifestations virulentes de certains de ses administrés face au projet de déménagement du Centre d’accueil de demandeurs d’asile (Cada) sur leur commune. Le maire de Saint-Brévin-les-Pins avait alors commencé à faire l‘objet de menaces et d’intimidations régulières. Le 22 mars dernier, lui et sa famille ont été victimes d’un incendie criminel perpétré à son domicile parce qu’il n’a pas voulu abandonner ce projet de première nécessité. Un projet qui fait honneur aux valeurs de la République, je veux parler ici de solidarité envers des populations en grandes souffrances qui ne sont ni des délinquants ni des criminels et qui n’ont pas choisi ce destin d’exilés. Que ferions-nous à leur place ?

Rappelons que dans quelques années, si la courbe du réchauffement climatique de notre planète continue son ascension, le nombre de réfugiés climatiques devrait augmenter. Les projections du Haut-Commissariat des Nations unies présentent une progression qui va de 260 millions de réfugiés climatiques en 2030, jusqu’à 1,2 milliard en 2050.

Pensons que nous-mêmes, un jour, nous pourrions être les victimes d’une catastrophe naturelle majeure qui nous obligerait à quitter notre maison. Aujourd’hui, je suis atterré et en colère. Je suis dans l’incompréhension la plus totale face à l’inaction de l’État. Monsieur Morez faisait l’objet de graves menaces et n’a visiblement bénéficié ni de soutien ni d’une protection appropriée de la part de l’État.

Enfin, je m’interroge en tant qu’élu de la République. Je m’interroge sur la confiance, le dialogue, la proximité qui doivent lier un élu et les habitants de sa commune au-delà des bords politiques et des idées qui nous rapprochent ou nous opposent.

Porter atteinte à un élu, c’est porter atteinte à la démocratie. Je veux rappeler que nous les élus de la République sommes au service de la population, de l’intérêt général, que nous prenons quotidiennement des décisions difficiles pour le bien commun. Et que la violence ne peut pas remplacer le dialogue.

En lien avec l’association des maires de France de Loire-Atlantique, nous proposerons l’adoption d’une motion de soutien à Monsieur Morez lors du conseil municipal du 9 juin.




Rémy ORHON
Maire d’Ancenis-Saint-Géréon
Vice-Président du conseil départemental